Mirement/L’instabilité
Galerie UQO (commissaire Marie-Hélène Leblanc), Gatineau, Québec, Canada, 2023
Conclusion du projet Mirement, L’instabilité effectue une sorte de retour en miroir sur la proposition formulée dans l’œuvre Mirement/La ménagerie (2021). Réalisé dans le sud de l’Angleterre ainsi qu’à Londres, le projet s’applique, par la vidéo, la photographie et le texte, à établir un rapprochement conceptuel et formel entre certains phénomènes distincts.
Tout d’abord, est considéré le phénomène d’érosion que subit la côte jurassique anglaise, constituée de couches d’argile et de calcaire disposées en alternance, à Lyme Regis, dans le Dorset et de falaises de craie à Seaton (Beer Head), dans le Devon. Riches en fossiles, ces falaises ont connu au cours de leur histoire certains épisodes d’érosion importante. Elles sont désormais, avec la montée des eaux et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes, en proie à une instabilité grandissante.
S’imbrique à cette première incarnation du phénomène d’érosion celle, inévitable, de l’instabilité d’un système économique reposant sur une fausse prémisse : la notion de ressource illimitée mise à notre disposition. Le cas de Canary Wharf est pour ce faire convoqué : construit par le financier canadien Paul Reichmann sous le gouvernement Thatcher à la fin des années 1980 sur l’ancien site des quais de la West India Company (une entreprise de l’ère coloniale), Canary Wharf est une véritable cité dans la cité. Ce noyau de la finance internationale est ici examiné à travers le motif de son architecture de métal et de verre, ainsi que la liste exhaustive de ses locataires – des voisins parmi lesquels on compte les sièges sociaux des plus grandes banques et fonds d’investissement au monde.
Un autre rapprochement effectué par l’œuvre réunit des espèces dites exotiques qui se retrouvent au cœur d’histoires et de dynamiques singulières sur le territoire britannique. Sont ainsi mises en rapport l’emprise bruyante de la perruche à collier sur les parcs et jardins de la métropole anglaise et la présence silencieuse des plantes médicinales et ornementales composant la collection historique du Chelsea Physic Garden, constituée en partie lors d’expéditions de l’ère coloniale.
Vidéo
Produit et réalisé par: Geneviève Chevalier
Caméra: Geneviève Chevalier
Montage sonore et vidéo: Alexis Landriault
Étalonnage: Alexis Landriault
Mixage sonore: Bruno Pucella
Remerciements
Conseil des arts et des lettres du Québec, programme de résidence d’artistes
ACME Studio
Chelsea Physic Garden
Penelope et Martyn Gregory, château Melgund
Simon Guibord
Alain Fournier, École d’art, Université Laval
Main Film